Dans une tentative de réconcilier le reggae avec les rockeurs pas encore convaincus par les disques de The Clash ou The Police, Zenzile allie dub, punk et musique classique, tout en lorgnant du côté de la world : superbe!


Zenzile est un quintette originaire d’Angers qui détonne par sa grande ouverture d’esprit. La trame principale est toujours la dub aérienne, influencée autant par les maîtres du genre que sont Lee Scratch Perry ou King Tubby que par The Clash. Avec déjà trois albums à leur actif, ils se caractérisent pas une dub essentiellement instrumentale (batterie, guitare, basse, cuivres et synthé) de grande qualité, qui se permet ici d’inviter la « poétesse » Jamika (Zenzile meet Jamika -5+1 rouge-) ou là le toaster Sir Jean (Zenzile meet Sir Jean -5+1 vert-). La première semble d’ailleurs presque avoir intégré le groupe vu qu’elle apparaît déjà dans l’intitulé du disque : (Zenzile & Jamika meet Cello -5+1 jaune-).

Forts de plusieurs voyages en Afrique, au Mali notamment, le combo apporte sur cet album un peu de ces sonorités exotiques si chères au reggae roots. Ils ont en quelque sorte rendu hommage à la grande corne avec leur dernier album, le bien nommé Totem en 2002.

Le disque présent, troisième du genre 5+1 signe la collaboration du quintette (5) avec Cello (1), alias Vincent Segal, violoncelliste de Bumcello et de M.

Une basse très lancinante et entraînante à la fois, avec toujours cet effet d’écho, ne peut que relaxer celui qui écoute. La voix de Jamika est assez hypnotisante, et l’on croit avoir trouvé une nouvelle méthode contre l’insomnie, et ce dès « Airport lights ». Le violoncelle est plus ou moins présent selon les titres. Et c’est surtout à partir du très oriental « Funky Delhi » que l’on a affaire à un jeu très subtil, très dépaysant aussi bien sûr, cette touche world n’a rien pour déplaire, au contraire. On est très vite séduit d’ailleurs par ce mariage détonnant -et réussi- entre le violoncelle et le reggae-dub.

Le batteur, Werner, se permet des incartades du plus bel effet sur la plupart des titres, offrant une sorte d’énergie punk dans certains titres. Ça plaira aux rockeurs aux cheveux longs qui ont des idées courtes sur le reggae !

Enfin, le dernier titre, le plus long, « Ascendence », laisse largement la place au violoncelle, et l’on se croirait à l’écoute d’une pièce pour violoncelle appartenant au vaste registre qu’est la musique classique. Et, histoire de remettre l’église au milieu du village, la toute fin du disque -sorte de hidden track- se termine par la batterie de Werner.

Superbe.

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