Si les compteurs discographiques ont explosé depuis longtemps à l’égard de l’hyperactivité tous azimuts du taulier de Dayton (Ohio) et ses multiples projets annexes, il serait tout de même dommage de négliger Of You Course You Are, son dernier disque solo paru début mars.



Si les compteurs discographiques ont explosé depuis longtemps à l’égard de l’hyperactivité tous azimuts du taulier de Dayton (Ohio), Robert Pollard, et ses multiples projets annexes, il serait tout de même dommage de négliger Of You Course You Are, son dernier disque solo paru début mars. D’autant que Please Be Honest, nouvel album de Guided By Voices, énième mouture de la formation culte du rock alternatif US tenue par son unique et incontesté leader Bob Pollard, paraîtra le 22 avril prochain. Of Course You Are est donc tombé un peu trop vite aux oubliettes… Heureusement, il est de notre modeste rôle d’aiguiller le fan déboussolé dans cette production tentaculaire (on ne parle pas de ceux qui achètent aveuglément le moindre disque crédité dessus « Robert Pollard », voir les afficionados de la très active page Facebook du groupe). Enregistré en collaboration étroite avec Nick Mitchell (transfuge de Ricked Wicky) et également de la promotion 2016 Guided By Voices), qui joue ici de tous les instruments, on pourrait croire qu’Of Course You Are a fait office de laboratoire avant de se lancer dans les grands travaux ciglés “GBV”. Il n’en est rien. Ce 24e opus (!!) solo s’avère une cuvée on ne peut plus consistante, tout en s’inscrivant dans cette veine inamovible pop bubblegum/psyché-garage. La douzaine de morceaux retenus donnent en effet à l’ensemble un semblant de concision, chose inhabituelle, quand la moyenne chez l’oncle Bob étant habituellement fixée à 16 titres minimum. L’équilibre balance ainsi entre mélodies soigneusement barrées (« Little Pigs », et sa trompette vaillante, « Come an Listen » et « That’s the Way You Gave It to Me », petites pièces baroque concentrées autour d’un piano et d’un mellotron) dispersées au milieu de percées nuggets électrifiées (les additifs « Collision Daycare », « My Daughter Yes She Knows », « Long Live Instant Pandemonium »). Mention spéciale à « Contemporary Man », drapé d’arrangements fantômatiques du plus bel effet. Une fois de plus, l’adage se vérifie : quand on aime on ne compte pas.