Issu de la décidément très dynamique scène de Philadelphie (War on Drugs,Kurt Vile & friends), ce power trio goupillé par le guitariste/chanteur Mike Polizze, avait fait relativement du bruit en 2013 .


Issu de la décidément très dynamique scène de Philadelphie (War on Drugs,Kurt Vile & friends), le power trio Purling Hiss goupillé par le guitariste/chanteur Mike Polizze, avait fait relativement du bruit en 2013. Et pas seulement sur le plan du raffut sonore. Water on Mars, leur quatrième opus et premier paru chez Drag City, proposait une fracassante collision entre des guitares fuzz grungy et des mélodies pop jouissives dans le pure esprit Dinosaur Jurien. Avec Weirdon, Purling Hiss prend tout le monde à revers, en démontrant qu’il n’est pas seulement le plus talentueux disciple du parrain grunge J. Mascis, mais un peu plus que ça. Mike Polizze (officiant également au sein des hard rockers cosmiques Birds of Maya) y dévoile une facette de songwriter plus délicate, et de s’épanouir en tant que multi-instrumentiste (piano, basse et percussions). D’humeur moins enclin à pousser le grain de distorsion, ces dix titres étendent le champs d’investigation pop du groupe – passé entre-temps quatuor – qui oscillent entre garage psyché rock et pop acoustique cosmique. Soit désormais plus proche dans l’esprit raffiné d’un Woods americana que les délires acidulés binaires de Thee Oh Sees – les gazouillis country pop « Another Silvermoon » et « Reptili-A-Genda ». La folk hantée de « Running through My Dreams », aligne quant à elle les étoiles sur la même constellation que le cultissime Oar d’Alexander Spence. Le chant faussement en dilettante de Polizze y gagne en ampleur. Mais Weirdon reste tout de même une affaire rock : servi avec une bonne dose de (No) fun, « I don’t wanna be A… » et son riff imposant atomise la discographie entière des Dandy Wharols. L’album s’ouvre et se ferme d’ailleurs sur deux grandioses bravades électriques – « Forcefield of solitude » avec un solo de guitare en lévitation et son refrain fédérateur « I turn down the radio» , et enfin le quasi épique « Six ways to Sunday », indompté comme du Crazy Horse. Redoutablement accrocheur. Tout semble d’une facilité déconcertante pour Purling Hiss et pourtant ce virage était loin d’être aisé à négocier. Chapeau bas messieurs.