L’univers mélancolique et intime de Nancy Boy esquisse les contours d’un premier album intelligent et raffiné qui porte fier une certaine idée de « pop à la française ».


L’univers mélancolique et intime de Nancy Boy esquisse les contours d’un premier album intelligent et raffiné qui porte fier une certaine idée de « pop à la française ».
En s’inscrivant dans la droite lignée de ce mouvement initié par de nouveaux groupes hexagonaux qui parviennent à conjuguer esthétique pop élégante bercée d’influences anglo-saxonnes et langue de Molière (Aline, Marc Desse, Granville…), Nancy Boy avec son premier album Love etc. parrainé par les défricheurs du label Microcultures, touche lui aussi la cible visée : le coeur. Sur ce disque qui laisse déjà imaginer de futures très belles aventures musicales en compagnie de cet artiste, l’auteur dessine des ambiances intimes et exquises que viennent soutenir de subtiles touches electro qui permettent à l’auditeur de supposer des passerelles imaginaires entre pop d’hier et d’aujourd’hui. Profondément moderne, la poésie mélancolique de Nancy Boy enveloppe d’une humeur chagrine chaque titre de cet album où s’égrainent de petites chroniques de la vie, simples et pudiques, où il est facile de se projeter. Tantôt soutenus par des arabesques electro « Rose City Lights », « Bleu (as everything) » ou réchauffés par des orchestrations de cordes ou de saxo finement arrangées par Jean-Baptiste Ayoub, l’envoûtant « When You’ll Be Mine », les titres de Love etc. se présentent un à un à nous en laissant le soin à chaque morceau suivant de nous surprendre et de nous ravir d’avantage. Mélangeant sans contrainte langue anglaise et française, l’artiste décrit les contours d’une pop libre et vagabonde qui semble s’être nourrie de nombreuses influences dont il n’est pas si aisé de déceler pourtant les réelles identités. Voilà une chose qui permet en tout cas à chaque moment du disque de nous apparaître rapidement familier, sans effort de compréhension. Un peu comme si le langage que parle Nancy Boy nous avait déjà été inculqué il y a de cela de nombreuses années.