En congé de son trio Nada Surf, le plus francophone des chanteurs américain Matthew Caws s’autorise une petite parenthèse revigorante en frottant son songwriting avec celui d’autres talents, notamment avec sa compatriote et amie de longue date, Juliana Hatfield, sous le projet Minor Alps,


En congé de son trio Nada Surf, le plus francophone des chanteurs américain Matthew Caws s’autorise une petite parenthèse revigorante en frottant son songwriting avec celui d’autres talents, notamment avec sa compatriote et amie de longue date, Juliana Hatfield, sous le projet Minor Alps (et avant la sortie l’an prochain d’un album conçu avec la jeune garde prometteuse de Telekinesis). Avec la songwriter Juliana Hatfield, la complicité remonte déjà à quelques années, l’ex-meneuse sémillante des Blake Babies ayant jadis collaboré avec le trio new-yorkais sur une jolie face B tirée de l’album Lucky, « I wanna take you Home ». Sans prétendre vouloir atteindre les sommets glorieux d’un This Weight is a Gift, Minor Alps réserve tout de même quelques mélodies ascensionnelles de premier ordre – avec un tel patronyme forçant l’ironie, on n’en attendait pas moins. Le charme principal du disque repose évidemment sur les superbes harmonies chantées à l’unisson par le duo. Entendre l’auteur d' »Always Love » ici doublé par une présence féminine, est une idée lumineuse, comme sur les refrains irrésistibles que sont « I Don’t know What To Do » et « Lonely Low ». Pour le reste, l’usage d’une boîte à rythme et de clavier/mellotron dès l’ouverture un peu en trompe-l’Å“il sur « Buried Plans » puis plus tard sur l’electro/folk « Radio static », la tentative d’ouverture vers d’autres ambiances reste timide. Les arpèges délicats de Matthew Caws prédominent : du nerveux « Mixed Feeling » à la ballade finale « Waiting for you », qui semble toute droit sortir des tiroirs de Lucky, on reste dans l’ensemble en terre power pop connue. C’est le seul petit reproche que l’on pourrait faire à ce disque, si tenté que s’en soit un. De là à résister à la perspective d’entendre de nouvelles popsongs cousues au fil doré par l’un des meilleurs orfèvres du genre, il serait dommage de s’en priver. D’ailleurs, le songwriter a déjà retrouvé le chemin des studios avec ces deux fidèles compères de vingt ans.