Osons miser sur nos jeunes Madcaps, pour le grand renouvellement du garage rock made in France.


N’en déplaise aux chroniqueurs bougons et vieillissants du rock (pour qui c’était mieux avant), ce dernier n’est toujours pas mort. Cet internet qui a changé leur train-train de ces 30 dernières années l’a peut-être simplement fragmenté, rendant la bête moins identifiable, mais a surtout multiplié l’offre. Non, le Rock n’est pas mort. Et son excroissance garage semble même renaître dans l’hexagone, avec La Femme et Les Liminanas récemment. Demain, ce sera peut-être JC Satan, Wall Of Death, et, pourquoi pas, Madcaps. Et si pour vous la valeur se mesure seulement à la quantité de stades remplis et d’écoutes sur I-tunes, contentez-vous donc de ces trafiquants de soupe que sont U2 ou Coldplay.

Honneur donc à nos jeunes pousses, avec Madcaps, sortis l’an passé chez Howlin’ Banana Records, et dont le premier EP Garage et débordant de fuzz (what else ?) se signalait par sa fraicheur, et cette petite touche série Z. Prometteur, ce premier essai manquait cependant d’un peu de profondeur, que les 12 maigres minutes qu’il affichait au compteur ne lui permettait pas de proposer.

Une jolie mise en bouche donc, que ce premier album vient compléter en démarrant avec un « I Knew It All » aux sonorités cool, idéal en attendant les beaux jours. C’est structuré, mélodieux, avec de beaux arpèges rappelant le dernier Allah Las, et semble même parvenir à pousser le curseur Surf-Rock un peu plus loin (la ballade « Moon Night », idéale pour un road trip). Et la machine s’emballe : « High School Trouble Makers », envoi du tempo, des chÅ“urs, des cris, et use avec succès de la bonne vieille formule consistant à ralentir pour mieux rebondir. L’album oscille ainsi entre ralentissements rêveurs, contemplatifs (« Melody Makers », avec sa ligne de basse gentiment vrombissante) et explosions salvatrices (« One Last Hit », ou l’excellente « Haunted House », à la joie 60’s communicative).

Alors oui, les grincheux pourront dire qu’ici encore, on n’invente pas grand-chose, et qu’on reprend les bonnes vieilles recettes du passé, avec les mêmes ingrédients. Certes. Mais les années nous diront si ce retour aux sources vintage que nous vivons n’est que la fin d’un cycle (le Rock, s’il peut se qualifier ainsi) ou… un nouveau départ. Si la deuxième hypothèse se confirme, en France, osons miser sur nos jeunes, tel Madcaps, pour le grand renouvellement.

The Madcaps en concert à la Mécanique Ondulatoire le vendredi 10 avril