Petit clin d’oeil aux fleuristes et autres amateurs de jolis bouquets. Le nom Gypsophile vous évoquera sans doute ces ribambelles de petites fleurs blanches qui viennent souvent orner, de leur brouillard de floraison, un bouquet de roses. Délicates, précieuses, les fleurs du gypsophile sont à l’image du groupe français du même nom qui, depuis six albums déjà, compose une musique essentielle et inventive, en toute discrétion. Avec Assunta, Gypsophile approfondit un peu plus le décor jeté dès leurs deux précédents albums, Eloquence des Fatigués (2003) et Le Profil des Dômes (2004) : un mélange maîtrisé de chansons intimistes, de poésie tout en allusions et d’expérimentations retenues. L’“Ouverture”, caractérisée par une guitare minimaliste à peine mâtinée d’effets diffus, annonce une musique qui pousse à la confidence, à la rêverie, à l’indolence aussi. Et lorsque le chanteur Guillaume Belhomme cite de sa voix traînante les «vitraux sans verres des peintres nabis» (“Marthe”), la filiation avec ces peintres de l’intimiste qui transfigurent le quotidien leur convient tout à fait. Entre rêveries nostalgiques (“Ceux qui traînent” ou “Tolède”, chanté par Marine Livernette) et divagations où s’imiscent une cacophonie discrète (“Far, Geneva”, “Vanderlinden”, “La Vie Intense” ), Gypsophile suit un chemin sinueux, le sien, avec dans le rétroviseur la poésie douce-amère de Dominique A. De quoi devenir Gypsophilomane.

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