Il n’avait échappé à personne (du moins ceux qui ont écouté l’album) que sur Dead To me, premier LP de Girls Names paru en 2011, le morceau inaugural s’intitulait symboliquement « Lawrence » (…)


Il n’avait échappé à personne (du moins ceux qui ont écouté l’album) que sur Dead To me, premier LP de Girls Names paru en 2011, le morceau inaugural s’intitulait symboliquement « Lawrence ». Evidemment, un acte d’allégeance au cultissime Lawrence, leader de Felt et auteur maudit du classique 80’s « Penelope Tree ». Le jeune quatuor belfastois emmené par Cathal Cully entendait ainsi perpétuer avec zèle l’esthétique « néo-romantique » des groupes pop à guitares eighties (The Smiths…). Même décade mais changement de décor sur son second opus, The New Life, Girls Names laisse désormais virer ses mélodies précieuses aux teintes vert post-punk : Voix gutturale-émotive à la Robert Smith, claviers frigides et guitares monochromes minimalistes héritées de The Wake, tempo nauséeux et production neurasthénique inventés par le visionnaire Martin Hannett… Certes, Girls Names joue habilement avec les codes esthétiques « indé » intouchables, mais nous pose en contradiction tant leur revival semblerait presque illusoire. Complètement tourné vers le passé, Girls Names est le reflet d’une nouvelle génération (Beach Fossils, Brilliant Colors et toute la clique Captured Tracks) qui préfère se réfugier dans une nostalgie fantasmée, la possibilité du mot « avenir » étant devenu en ces temps de crise presque obscène. L’un des morceaux de l’album, « Hypnotic Regression », ferait d’ailleurs figure de nouveau manifeste. Autrement, on aussi peut aborder ses dix morceaux surlignés « new wave » comme une excellente série B, sans prétention. Survole de ce décidément ironique The New Life, « On Occultation », une ballade atmosphérique qui hante profondément notre subconscient. L’honnêteté de Girls Names ne peut être remise en question, mais un doute persistera toujours sur le parti pris de cette « décalcomanie » fantaisiste.

En concert le 27 février au Point Ephémère, Paris.