Volée de riffs binaires, basse vicieuse et batterie ramonesque… ce séminale power trio féminin originaire de Washington D.C opère une excitante mise à jour du girl « punk » power, millésimé 1976.


Volée de riffs binaires, basse vicieuse et batterie ramonesque… ce séminale power trio féminin originaire de Washington D.C opère une excitante mise à jour du girl « punk » power, millésimé 1976. Derrière cette nouvelle énième réincarnation, il faut concéder que les membres de Ex Hex ont du savoir-faire et de la bouteille. A l’avant-poste guitare/chant, Mary Timony traîne ses guêtres au sein de la scène rock alternative de la côte est depuis le milieu années 90 (Helium, Autoclave, puis en solo). Elle a récemment été aperçue chez Wild Flag, l’excellent projet post-punk de l’ex Sleater-Kinney, Carrie Brownstein. Mais le Drapeau Sauvage étant en berne depuis quelques temps, Mary Timony s’en est allé former avec d’autres camarades ce trio au nom joliment teinté d’ironie. Ex Hex nous transporte en plein trip power pop seventies, celui des éphémères punkettes californiennes The Runaways. Rajoutons-y un brin d’amateurisme rebelle (en toutefois moins engagé) qui lorgne du côté de l’Albion, via les amazones punk de The Slits, autre trio féministe historique. Le format est certes basique, mais redoutable sur le plan mélodique : ce disque est truffé d’harmonies accrocheuses et de refrains au caractère bien trempé. Les Ex Hex ont du style et savent pondre des classiques instantanés : “How You Got that Girl » et « Radio On », si ils seraient authentifiés 70’s, auraient pu faire la fortune d’un label comme Light in the Attic, spécialisé dans l’exhumation de trésors oubliés. Certains reconnaîtrons ici ou là quelques clins d’Å“il jamais ostentatoires, comme dans « Hot and Cold » qui détourne habilement la suite de trois accords de « Sweet Jane » du Velvet. Preuve de bon goût suprême, les Riot Ladys ont réquisitionné au poste de producteur un vieux briscard un peu oublié ces temps, Mitch Easter, leader de Let’s Active, producteur culte de R.E.M et bien d’autres formations (le XYZ… de Moose c’est lui). Impeccablement produit, Rips fait du neuf avec du vieux, et le fait très bien. Additif et terriblement fun.

EN CONCERT :

Le 17 Février à Paris, Divan du Monde – festival Les Femmes s’en Mêlent
Le 18 Février à Lille, La Péniche – festival Les Femmes s’en Mêlent